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Théâtre en Normandie

Seizième festival de musique ancienne à Arques : du 20 au 25 août

3 Juillet 2013

Seizième festival de musique ancienne à Arques : du 20 au 25 août
Marine Fribourg, directrice de l'ensemble choral "Bergamasque" et Benjamin Alard (photo Robin H. Davies)

Le festival de musique ancienne d'Arques-la-Bataille, qui aura lieu du 20 au 24 août, entre dans sa seizième année ! C'est le bel âge pour une manifestation qui garde les fougues et les illusions de l'adolescence mais entretient une maturité qui l'installe aux premières places du panorama musical de la Seine-Maritime.

C'est le travail laborieux et exaltant mené par Jean-Paul Combet qui, dès le départ, a voulu que cette rencontre privilégiée avec les musiciens et les interprètes ne se situe pas dans la cohorte habituelle des festivals estivaux mais affirme dans sa programmation une « différence » échappant aux habitudes.

A Arques, on cultive l'exception. La philosophie d'ensemble se situe dans une ambiance qui entraîne le spectateur bien au-delà du simple concert pour devenir une réflexion autour de la musique et l'art de l'appréhender autrement.

C'est aussi la marque d'une fidélité avec les artistes et les spectateurs comme Benjamin Alard, qui est un peu « l'enfant de la maison » et qui va abandonner pour un temps son clavecin et touchera l'orgue de l'église d'Arques qui est à l'origine du festival et reste l'épine dorsale des programmations.

Celle de cette année suit un certain nombre de correspondances qui tissent entre elles des liens qui vont se croiser et se rejoindre tout le long de ces quatre jours de bonheurs attendus.

La première de ses « variations sur un thème donné » sera la réforme et la contre-réforme et les courants, au début contradictoires puis complémentaires, qui vont agiter le monde tout court et celui de la musique en particulier. En réaction aux pompes quelque peu théâtrales des offices catholiques, la « Religion » apportera une gravité, une retenue, un dépouillement qui iront de pair avec une accessibilité plus grande dans la compréhension des textes et de la liturgie. Progressivement les retenues nées de la rigueur luthérienne se feront moins rigides alors que parallèlement le catholicisme reviendra à plus de retenue.

Quatre rendez-vous sont donnés avec la participation de Benjamin Alard, de Marc Meisel à l'orgue et au clavecin et l'ensemble vocal « Bergamasque » dirigé par Marine Fribourg. Ce sera les mercredi 21 , jeudi 22, vendredi 23 et samedi 24 à 11 heures en l'église d'Arques. L'entrée en est gratuite.

Autre grand rendez-vous avec l'histoire et la musique : les Ténèbres, ces chants extraits des lamentations de Jérémie qui étaient donnés pendant la semaine sainte. Plusieurs compositeurs se les sont accaparé comme Couperin et Charpentier. Jean-Paul Combet a choisi les « Ténèbres » de Lalande, un musicien dont la gloire fut quelque peu éclipsée par celle de Charpentier, mieux en cour, mais qui garde toute la force intérieure d'un manifeste mystique. Ces pages, interprétées par Myriam Arbouz, Roula Safar et Alexandra Rübner, correspondent aux dernières années du règne de Louis XIV marquées par les disparitions brutales de pratiquement tout son entourage familial (seul survivra un petit garçon de cinq ans qui deviendra Louis XV) et surtout par la chape de plomb que les rigueurs à retardement de Madame de Maintenon fit s'abattre sur Versailles. (Mercredi 21 à 22 heures à l'église de Varengeville, Jeudi 22 à 8 heures du matin à l'église d'Arques, vendredi 23 à 17 heures à l'église de Colmesnil et samedi 24 à 22 heures 30 à l'église d'Arques).

Ce sont les pivots principaux autour desquels la programmation va s'articuler. Avec quelques clins d'œil du côté du romantisme avec « Un requiem allemand du temps de Bach » par l'académie Sainte-Cécile et « Lucus Modalis » de Bruno Boterf (le vendredi 23 à 20 heures en l'église d'Arques) et en enchaînement à 22 heures 30, toujours à Arques, une rencontre entre Schumann et Brahms par « L'armée des romantiques » de Rémy Cardinale.

A noter encore un « voyage musical de Valencia à Leipzig » par « Le concert brisé » qui montre combien l'internationalité de la musique était une réalité tangible... et audible ! (le mardi 20 à 20 heures 30 à l'église d'Arques). Dans cet esprit le concert donné par la « Capella de la Torre » sera consacré aux musicens anglais depuis Byrde à William Cornish en passant par Henry VIII qui, quand il ne répudait pas ses femmes (ou les faisait exécuter), ne dédaignait pas taquiner gracieusement le luth (Samedi 24 à 20 heures 30 à l'église d'Arques).

Enfin, et ce n'est pas la moindre surprise que nous réserve cette seizième édition : l'antiquité fait son entrée à Arques avec deux concerts : le premier, le jeudi 22 à 20 heures 30 à l'église d'Arques avec l'ensemble « Daedalus » consacré à Claude Lejeune qui permet de mesurer combien l'humanisme tel qu'il se révéla à la renaissance puisait son inspiration chez les grands anciens. Quant au second, on le doit à Philippe Brunet qui avec sa compagnie Démocodos » (le jeudi 22 à 22 heures 30 à l'église d'Arques) effectuera dans « Arches troyennes en Arques » un véritable retour aux sources de notre culture profonde dans une évocation mêlant chant, geste, danse … et grec ancien.

(Réservation au 02 35 04 21 03 – contact@academie-bach.fr)

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