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Théâtre en Normandie

UBI…. Être au four, au moulin et surtout dans la ville !

23 Novembre 2015 , Rédigé par François Vicaire

UBI…. Être au four, au moulin et surtout dans la ville !

C'est tout à la fois un espace de vie, un lieu de rencontres, un point de convergence, un de ces endroits qui commencent à fleurir un peu partout (bien qu'il soit unique à Rouen) et qui relève de cette nouvelle philosophie de la vie qui veut que face aux individualismes forcenés qui encombrent la société, on cultive le paradoxe permettant de ne pas être seul tout en restant libre.

« UBI » qui s'est construit autour de la galerie « MAM » de Marie-Andrée Maleville, de Alexandre Daim de la « Picola Familia » de Thomas Joly et de « Jabran Productions » est un endroit où toutes les disciplines culturelles, voire sociales, peuvent se rencontrer, s'échanger, imaginer de nouvelles formes de communication favorisant des initiatives qui ouvrent sur de nouveaux horizons et se dégagent des cloisonnements qui sclérosent. On pourrait dire d'une certaine manière qu'il y a dans cette démarche éminemment consensuelle quelque chose qui rappelle les tentatives qui émergèrent en mai 68 et qui aussi vite qu'elles naquirent, sans qu'on sache très bien pourquoi, retournèrent dans le rang.

Chez « UBI » au contraire, on cultive la mutualisation des arts et des idées et c'est sur la durée que l'on veut travailler en ouvrant les portes et laisser passer le grand souffle de nouveaux courants artistiques. Entre orbs et urbs, il faut se positionner d'abord au coeur du monde … être en quelque sorte au four et au moulin et surtout en état d'alerte, une notion dont on a bien besoin ces temps-ci.

Le pré carré de chacun

Le principe en soi est simple. Il suffit de bien le maîtriser et de faire en sorte que chacune des composantes de l'association soit tout à la fois chez elle tout en respectant le pré carré des autres.

Ce n'est pas à priori évident. En accueillant des personnalités et des structures appelées à partager leurs expériences, à échanger leurs bonheurs et leurs problèmes tout en laissant chacun être maître de son destin individuel demande une maîtrise qui relève ni plus ni moins d'un véritable art de vivre basé sur le respect et l'exigence.

Il faut dire qu'autour des « Vibrants défricheurs » - un collectif d'artistes composé de plasticiens, de musiciens et même, depuis peu, d'architectes - le principe est singulièrement étoffé. Sont venus se greffer progressivement sur ce terreau particulièrement riche, Bruno Bayeux et Karine Préterre et leur compagnie « BBC », Thierry Pécou et son ensemble « Variance », Sylvain Groud et sa compagnie «MAD », un designer taxidermiste Sylvain Wavrant, les musiciens d'un réseau de musicales actuelles, le groupement d'employeurs culturels « OSCAR » et même le Cendre Dramatique de Normandie qui dans les hauteurs de ce grand immeuble (un ancien magasin de meubles) de la rue Alsace-Lorraine dispose d'un appartement qui accueille ses artistes en résidence.

Le point de jonction est le café associatif vers lequel convergent tous les itinéraires de la culture et où s'échafaudent les projets, ceux que l'on projette pour l'avenir et ceux qui se concrétisent dans l'instant.

Une alvéole pour chaque ruche

Dans cette ruche dont chaque alvéole est un monde à part entière et en même l'élément d'un « tout » cohérent, la musique tient une place déterminante. Cette année, ce sont les « Lubies vibrantes » de Sylvain Choinier qui assurent la programmation. Là encore, on cultive avec bonheur une transversalité exigeante, complémentaire dans la construction de saisons mais toujours ouvertes aux talents découverts au fil des concerts ou des rencontres. Toutes les formes musicales y ont leur place…. depuis le jazz jusqu'à l'improvisation avec des incursions surprenantes qui restent et c'est important, accessibles à tous les publics. On y retrouve des musiciens rouennais, mais d'autres venus de toute la France, voire d'Europe quand ce n'est pas des Etats-Unis comme le saxophonistes Roy Nathanson qui a ouvert ce cycle qui va se poursuivre jusqu'en juin.

Pour les « Lubies vibrantes » ces instants de musique sont pensés comme autant de laboratoires à ciel ouvert qui sont de véritables invitations à « croquer du vivant ».

Rien d'étonnant à ce que l'on vienne chez UBI avec de la gourmandise dans les yeux et dans les oreilles !

Notre photo : Roy Nathanson a été le premier à « vibrer » de la saison (Franpi Barriaux)

« UBI » - 20 rue Alsace-Lorraine – Rouen

www.ubi-rouen.com

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