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Théâtre en Normandie

L'apprenti » par Le Chat Foin : Se mettre au diapason des exigences respectives

16 Mars 2014 , Rédigé par Vicaire François

 L'apprenti » par Le Chat Foin : Se mettre au diapason des exigences respectives

 C'est une rencontre improbable mais non fortuite comme on peut en faire dans un bistrot de quartier. Sur cette approche à priori sans lendemain, débouchent parfois des histoires fortes échappant à la logique des choses mais non pas à celle des sentiments.

« L'apprenti » de Daniel Keene était présenté la semaine dernière au « Ptit Ouest » qui s'affirme de plus en plus comme une véritable terre d'accueil pour les compagnies de la région.

Le spectacle s'adresse, en priorité, au jeune public mais en réalité il interpelle toutes les générations dans cette difficulté qu'elles ont parfois à se mettre au diapason de leur exigences respectives.

C'est un face à face dans lequel deux êtres jonglent entre le possible et l'impossible. Dans cette quête d'une affection que le premier a perdue avec ses illusions et que le second cherche désespérément à capter dans une paternité qu'il s'efforce de recréer, s'instaure un jeu qui se transforme peu à peu en une découverte réciproque. Elle mènera, au bout du compte, à la révélation intime de deux solitudes en quête de reconnaissance et sur une amitié complice qui leur servira de révélateur.

Entre l'adolescent qui se construit l'image d'un père qu'il idéalise et un personnage qui n'a jamais voulu d'enfants va se jouer un véritable travail de recherche intérieure. Entre l'enthousiasme juvénile de premier et le scepticisme amer du second vont se tisser des liens qui vont se resserrer ou se distendre au fur et à mesure qu'ils vont se connaître mieux.

Jean-Marc Talbot et Florent Houdu jouent avec la sincérité du cœur cette partition à deux voix dans laquelle ils mettent tout le poids de leurs personnalités respectives. Ils donnent à leurs personnages une épaisseur intérieure d'une grande sobriété de ton et évitent les pièges d'une sensibilité trop facilement exprimée tout comme les éclats trop appuyés. C'est, chez l'un comme chez l'autre, juste, intelligent et d'une grande pudeur.

Comme à tout ce qu'il touche, Yann Dacosta, dans une mise en scène qu'il conçoit comme un jeu de construction, apporte un regard sans cesse renouvelé. La qualité de l'univers esthétique et musical, très élaboré, qu'il créé échappe à la démonstration pour servir d'écrin à des personnages, extrêmement touchants et - tant pis pour l'allitération ! - attachants

 

Le 28 mars à 14h30 et 20h à L'avant-Scène de Grand-Couronne

Le 16 mai à 14h30 et 19h à l'Espace culturel François-Mitterand de Canteleu

En mai 2015, au Hangar 23 de Rouen

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