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Théâtre en Normandie

Thomas Jolly en Avignon : l'histoire et l'aventure

11 Juillet 2016 , Rédigé par François Vicaire

Thomas Jolly en Avignon : l'histoire et l'aventure

Depuis qu'il a été happé par le succès et par Shakespeare on ne voit plus souvent Thomas Jolly à Rouen... Sa « Piccola familia » dépasse largement le cadre de sa Normandie natale et s'ouvre à des horizons plus vastes.

La compagnie viendra quand même en mai 2017 au Rive-Gauche pour un co-accueil avec le Cendre Dramatique National de Normandie-Rouen pour son « Richard III » qui est en quelque sorte le prolongement du « Henri VI » qui a été une formidable révélation.

Pour l'instant, après avoir fait un détour par Strasbourg pour travailler avec les élèves du TNS, Jolly s'est installé en Avignon avec deux performances qui ne vont pas manquer d'attirer un peu plus l'attention sur lui s'il en était besoin.

La première est d'une certaine manière une consécration dans la mesure où on lui a confié le redoutable privilège de raconter, d'après l'ouvrage d'Emmanuelle Loyer et Antoine de Baecque, la grande aventure avignonaise. Une rétrospective sentimentalo-théâtrale qui va de Jean Vilar jusqu'à nos jours et même au-delà et qui affirme la pérennité d'une institution qui en dépit des ans et des soubresauts de toutes sorte continue d'agiter les esprits et de faire rêver.

C'est au jardin Ceccano, à 12 heures, que se déroule ce feuilleton en seize épisodes réuni sous le titre (que l'on doit à Vilar lui-même) du « Le ciel, la nuit et la pierre glorieuse ». Il y sera pratiquement tout le mois de juillet et jusqu'au 23 avec une distribution dans laquelle on retrouve une bonne partie des comédiens qui constituent la famille de cœur de Thomas Jolly mais aussi avec la participation « d'amateurs et de citoyens » qui apportent la crédibilité de leur témoignage à travers leurs propres expériences.

Le second rendez-vous de Jolly se fait avec le concours de l’École supérieure d’art dramatique du Théâtre National de Strasbourg pour « Le radeau de la méduse », une pièce de Georg Kaiser qui met à jour les dérives de l’éducation, les mécanismes d’endoctrinement et la cruauté d’une société qui ne peut se passer de bouc émissaire.

L'histoire est celle de jeunes enfants anglais, âgés de neuf à douze ans qui se retrouvent isolés en pleine mer sur un canot. Ils avaient pris le bateau pour fuir le Blitz, mais leur navire, bombardé, a coulé. Bien décidés à être solidaires et exemplaires face à la situation, ces jeunes chrétiens s’organisent pour se rationner et se répartir les tâches. Mais la découverte de leur nombre va saper cette harmonie : ils sont treize. Qui est le « Judas » parmi eux, qui les empêchera d’être sauvés ?

Une pièce-parabole pour laquelle Thomas Jolly a eu le coup de foudre. Quand on lui a proposé de la monter avec les élèves de l'atelier de sortie du TNS, il a voulu que ce spectacle ne soit pas un événement de fin d'étude mais un véritable « spectacle d'entrée » dans lequel les garçons et filles qui composent la distribution se confrontent aux conditions réelles d'une production. Avignon leur offre une formidable opportunité avec ce séjour au gymnase du lycée Saint-Joseph du 17 au 29 juillet.

Pour Thomas Jolly, même s'il est singulièrement aguerri dans ce genre d'exercice, cette collaboration lui donne l'occasion d'explorer une nouvelle « pâte » humaine.

« Je ne suis pas un metteur en scène omnipotent face à des « exécutants ». Je suis le garant de la cohérence... celui qui manœuvre l'ensemble de l'équipe (en l'occurrence l'équipage) pour lui permettre de s'approprier l'oeuvre ».

Photo : « Le radeau de la méduse » - (Jean-Louis Fernandez)

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