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Théâtre en Normandie

Avec les Amis du Musée Flaubert : la seconde vie de Berthe Bovary

4 Mai 2016 , Rédigé par François Vicaire

Avec les Amis du Musée Flaubert : la seconde vie de Berthe Bovary

Sous l'impulsion de sa présidente Marie-Odile Simottel, de sa secrétaire Michèle Guigot et d'une poignée de passionnés en tête desquels il faut placer Yvan Leclerc, l'association des « Amis du Musée Flaubert et d'Histoire de la médecine », rue de Lecat s'emploie à ouvrir en grand les portes d'une connaissance à la fois littéraire et humaine qui permet de mieux appréhender tout à la fois un personnage et son œuvre et l'univers dans lequel il passa une grande partie de sa jeunesse.

C'est pour le Musée la possibilité de donner plus d'éclat, s'il en était besoin, à un lieu privilégié qui parle fortement à l'imagination au point d'inspirer des prolongements qui débouchent sur de nouvelles découvertes. Michèle Guigot, animatrice d'un très actif atelier d'écriture avec ce goût du théâtre qui ne l'a jamais quittée s'était lancée, déjà l'année dernière, dans une entreprise à deux vitesses. Celle d'abord de donner aux participants de cet atelier l'opportunité de laisser courir sur le papier leur imagination et ensuite de la concrétiser dans une fonction théâtrale dont la comédienne Sophie Caritté était le pivot. Ainsi, les membres de l'association avaient abandonné la plume pour endosser l'habit des personnages qui s'inspiraient directement de la vie du père de « Madame Bovary».

Le succès a été tel que l'expérience appelait une suite. Cette fois, ils se lancent dans un travail beaucoup pplus précis tant au niveau de l'élaboration d'un texte imaginaire que de sa théâtralisation. Tout cela sous la houlette attentive et efficace de Michèle Guigot qui a choisi comme personnage central la petite Berthe qui dans « Madame Bovary » tient une place qu'on pourrrait dire subsidiaire :

« Si Berthe Bovary vivait aujourd’hui et si, pour comprendre et surmonter sa fragilité, elle consultait un psychiatre, les éléments du diagnostic seraient sans doute faciles à relever : enfant non désirée, carences affectives, maltraitances… Ces mots appartiennent au lexique médical contemporain, mais la souffrance n’est pas liée aux époques : pour n’être pas identifiée, elle n’en était pas moins intense. Ce que Flaubert nous dit de la fille de Charles et d’Emma dans le cours du roman est troublant et provoque autant de révolte que d’empathie. Pis encore, ce qu’il écrit dans les dernières lignes est d’une grande brutalité vis-à-vis de l’enfant dont il semble clore à tout jamais le destin, comme s’il apposait des scellés sur une vie sans valeur... Quand tout fut vendu, il resta douze francs soixante et quinze centimes qui servirent à payer le voyage de mademoiselle Bovary chez sa grand-mère. La bonne femme mourut dans l'année même ; le père Rouault étant paralysé, ce fut une tante qui s'en chargea. Elle est pauvre et l'envoie, pour gagner sa vie, dans une filature de coton. »

A partir de ce destin sans horizon, Michèle Guigot et les membres de l'atelier d'écriture lui ont inventé une vie.

« Chacun participant à la fabrique de la mythologie bovaryenne nous avons pris, plus modestement, le plaisir à faire ce que la culture populaire appelle aujourd’hui de la fanfiction, en prolongeant l’œuvre du maître, en sortant Berthe de son roman pour en faire un rôle de théâtre. »

Ce rôle - celui de Berthe adulte - c'est Sophie Caritté qui l'assume tandis que Louisa Glatigny sera son double dans l'enfance.

L'action de « Il s'appellerait Georges » se déroule à Yonville un samedi du mois de mai 1881. Rien d'étonnant à ce que pour la circonstance la pièce quitte le musée pour s'installer à la mairie de Ry à 20 heures le mardi 31 mai.

Mais bien évidemment l'essentiel des représentations se déroulera rue de Lecat, en mai les jeudi 19 et vendredi 20 et en juin les jeudi 2, vendredi 3 et vendredi 10.

Ce sont les dates arrêtées, mais il se pourrait bien comme pour l'année dernière qu'elles aient quelques prolongations.

Une manière, comme le souligne (et l'espère) Michèle Guigot, de donner à Flaubert l'occasion de suivre du coin de l'oeil cette « autre vie » de d'un être sacrifié de la littérature qui va retrouver dans cette évocation une juste légitimité du cœur.

Notre photo : Gilles Cléroux dans le rôle de Justin, le commis de la pharmacie Homais, rend visite à Berthe (Sophie Caritté), 35 ans après la fin du roman.

Au Musée Flaubert et d'histoire de la médecine, rue de Lecat à Rouen

Les jeudi 19 et vendredi 20 à 18 heures

Les jeudi 2 et les vendredis 3 juin et 10 juin à 18 heures

Le mardi 31 mai à 20 heures à la mairie de Ry

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